Joyeuse fêtes !

Alpes Flammes vous souhaite de passez de bonnes fêtes de fin d’année !

Rendez-vous le 3 janvier 2023 pour la rentrée

 » Ceci n’est pas éteint. La semaine dernière sur le compte Instagram de France Culture, je suis tombée sur une vidéo étonnante.

Le titre accrocheur disait à peu près ceci : « Vous avez du mal à trouver l’amour, c’est sans doute à cause du radiateur ».

Évidemment, j’ai cliqué avec intérêt, curieuse de découvrir le lien qui pouvait être établi entre les relations amoureuses et les dispositifs de chauffage. La vidéo rappelait que pendant des milliers d’années nous n’eurent que le feu pour nous chauffer. Le bois était rare et précieux et devait être partagé. Nous avons survécu car nous nous sommes rassemblés autour d’un foyer commun.

Nous sommes parvenus jusqu’ici parce que nous avons parlé, murmuré, raconté, parce que serrés les uns contre les autres, dans une extrême promiscuité, nous avons transmis nos gestes et nos contes. Parce que nous avons fait danser les fantômes dans les ombres. Parce que nous avons espéré que le jour se lève. Parce que nous nous sommes blottis. Parce que nous avons chanté et soigné. Parce que dans la lumière des flammes, nos visages devenaient semblables.

Rousseau, dans son Essai sur l’origine des langues, écrit que ce qui brûle dans la cheminée symbolise « le feu sacré qui porte au fond des cœurs le premier sentiment de l’humanité », la quête de chaleur comme vecteur de notre sociabilité originelle. Et puis, au fur et à mesure, le feu fut d’abord remplacé par le chauffage des espaces publics, celui des cafés où l’on s’empressait d’aller afin de voler quelques minutes à l’hiver glacé, avant de devenir individuel, habillant chaque pièce d’un confort suprême.

C’est alors que nos solitudes sont devenues reines. Et loin de regretter ce luxe si précieux, il est peut-être temps, ce matin, de se blottir à nouveau près du feu, un feu métaphorique, produit par nos étincelles de solidarités, de savoirs et de courage. Un feu autour duquel l’on accueille, l’on construit et l’on aime. Je nous souhaite de rallumer la flamme. « 

Texte de Marie Robert